Blanchisserie

À Tréguier, une nouvelle blanchisserie en projet


Publié le Lundi 28 Mars 2022 à 15:52

Installé dans les Côtes-d’Armor, en Bretagne, le Groupement d’Intérêt Public (GIP) Services Interhospitaliers du Trégor-Goëlo traite chaque jour 9,5 tonnes de linge : 8,5 tonnes pour le plat et les tenues professionnelles, pris en charge sur le site de Tréguier, et une tonne de vêtements des résidents sur le site de Guingamp. Mais cette répartition appartiendra bientôt au passé : pour regrouper et étendre son activité, la blanchisserie a engagé la construction de nouveaux locaux. Encore en phase de préparation, le projet devrait voir le jour d’ici deux ans.


Créé en mai 2001, le Groupement d’Intérêt Public (GIP) Services Interhospitaliers du Trégor-Goëlo se distingue par son organisation bien particulière : il s’articule autour de deux sites, l’un à Tréguier et l’autre situé trente kilomètres plus loin, à Guingamp. Le site le plus important, celui de Tréguier, compte 50 salariés sur un bâtiment de 2 400 m2. Il traite le linge plat et professionnel alors qu’à Guingamp, où se trouvent 12 salariés dans un bâtiment de 450 m2, seul le linge des résidents est pris en charge. Chaque jour, la blanchisserie du Trégor-Goëlo traite ainsi tout type de linge pour ses cinq adhérents – le Centre Hospitalier de Tréguier, le Centre Hospitalier Lannion-Trestel, le Centre Hospitalier de Paimpol, le Centre Hospitalier de Guingamp et la Fondation Bon Sauveur de Bégard –, « et quelques clients comme des EHPAD ou des Centres Communaux d’Action Sociale (CCAS) situés à proximité », tient à préciser sa directrice, Marie-Laure Le Berre.
 

S’étendre…

Marie-Laure Le Berre, directrice du GIP Services Interhospitaliers du Trégor-Goëlo. ©DR
Positionné au centre du rayon d’action de la blanchisserie, le site de Tréguier traite aujourd’hui 8,5 tonnes de linge plat et professionnel, « alors qu’il avait été construit pour prendre en charge 6 tonnes par jour », ajoute-t-elle en précisant que « la structure, installée en plein cœur du Centre Hospitalier de Tréguier, ne peut pas étendre son activité sur place ». Pour faire face à cette situation, les membres du GIP ont donc décidé de construire un tout nouveau bâtiment, situé non loin, dans la zone artisanale Convenant Vraz, sur la commune de Minihy-Tréguier. Déjà acquis, le terrain devrait accueillir une unité de 10 tonnes « pouvant monter jusqu’à 12 tonnes en cas de besoin », complète Marie-Laure Le Berre. Cette nouvelle blanchisserie absorbera ainsi les 9,5 tonnes de linge traités quotidiennement. Car c’est bien là l’une des spécificités du projet : réunir les deux sites de traitement du linge en un seul, plus grand. La blanchisserie de Guingamp qui nécessiterait des travaux et investissements emménagera également, à terme, à Minihy-Tréguier.
 

… pour se regrouper

Sur place, si les travaux n’ont pas encore commencé, le projet avance. Le terrain a ainsi été acheté à Lannion Trégor Communauté, par le GIP qui procède actuellement au choix des candidats et des projets. « L’année 2022 sera consacrée à la réalisation et au dépôt des demandes administratives », ajoute Marie-Laure Le Berre. La directrice estime ainsi que les travaux « pourront commencer à la fin de l’année 2022 », pour une entrée dans les nouveaux locaux prévue au dernier trimestre 2023, « soit deux ans après le début des démarches », résume la responsable.

Bien accueilli par les agents, le projet prévoit donc la construction d’une blanchisserie neuve d’une surface bâtie totale de 3 500 m2 sur un foncier de 7 500 m2. Le budget de l’opération est, quant à lui, estimé à 10 millions d’euros hors taxes. « Alors que nous sommes actuellement assez contraints par l’espace et le matériel, cette nouvelle blanchisserie améliorera les conditions de travail, en offrant une plus grande ergonomie des postes, une réduction des ports de charge, ou encore la limitation des déplacements », indique Marie-Laure Le Berre. En plus d’un nouveau bâtiment, le projet prévoit en effet l’achat de nouveaux matériels avec, en premier lieu, l’installation de tunnels de lavage pour tous les types de linge.

Ce dernier point fait office de changement majeur pour les équipes de Guingamp qui traitent actuellement le linge résident sans ces tunnels. « Aujourd’hui, les agents chargent chaque jour une tonne de linge dans les laveuses. Nous sommes certainement arrivés à un point critique en matière de qualité de vie au travail et de prévention des troubles musculo-squelettiques », constate la directrice qui qualifie l’achat de ces tunnels de lavages de « forte avancée » pour les douze salariés de Guingamp.
 

À Guingamp, l’ozone pour traiter le linge résident

Pour autant, l’installation de ces machines dans le traitement du linge résident amènera le GIP à changer radicalement ses process, pour les agents, comme pour le linge qui bénéficie, pour l’instant, d’un traitement à l’ozone. Déployés sur les laveuses du site de Guingamp, les générateurs d’ozone permettent d’ouvrir davantage les fibres et offrent donc la possibilité de laver le linge à température ambiante, « soit 15 à 17°C », indique Marie-Laure Le Berre qui salue ici les économies réalisées grâce à cette technologie. Habitués et conquis par cette solution, les équipes de la blanchisserie du Trégor-Goëlo devront pourtant bientôt s’en passer, la technologie n’ayant pas encore été adaptée aux tunnels de lavage.

Mais ces nouveaux matériels ne sont pas sans avantages. Le principal gain visible portera ainsi sur la limitation des opérations de manutention du linge. La mise en place du tri au propre, également prévue dans le projet, modifiera pour sa part les conditions de travail, en limitant le contact des agents avec les salissures. En parallèle, les équipes du GIP comptent aussi sur cette nouvelle blanchisserie pour développer leur activité et traiter davantage de linge pour de nouvelles structures. « Ces nouvelles installations dotées des technologies les plus récentes sont pensées pour être adaptables aux fluctuations des demandes. Nous pourrons ainsi accueillir le linge d’autres structures sanitaires et médico-sociales », conclut Marie-Laure Le Berre.  

Article publié dans le numéro de janvier d'Ehpadia à consulter ici
 

Le traitement du linge par l’ozone

Présent dans les process de lavage du site de Guingamp, le traitement du linge à l’ozone permet de réduire les températures de lavage des textiles tout en garantissant son efficacité. Utilisé comme amplificateur, l’ozone (O3) accélère en effet le travail de l’eau et des produits chimiques, tout en précipitant la destruction des agents potentiellement pathogènes et des salissures. Concrètement, lors du processus, les molécules instables de ce gaz se séparent et se recombinent, améliorant leurs propriétés et oxydant les éléments minéraux.

« L'activité de l'ozone gonfle le tissage, relâchant les particules minérales incrustées et les dépôts chimiques, ce qui améliore la propreté, augmente la blancheur, accentue les couleurs et permet un haut niveau de désinfection », indique la Mission d'Appui à la Performance des Établissements et Services sanitaires et médico-sociaux (MAPES) de la région Pays-de-la-Loire, dans un document présentant la mise en œuvre de cette technique au Centre Hospitalier Intercommunal de Lys-Hyrôme, en Maine-et-Loire. La MAPES met également en avant plusieurs bénéfices économiques et environnementaux avec, en premier lieu, la diminution des consommations d’énergie, d’eau et de produits chimiques.

Ces atouts ont déjà séduit de nombreux établissements, parmi lesquels plusieurs EHPAD ayant, eux aussi, opté pour le système. Toutefois, à l’instar de l’expérience relatée par le GIP Services Interhospitaliers du Trégor-Goëlo, le principal frein évoqué reste le tonnage : il doit être suffisamment important pour justifier l’investissement dans des machines industrielles, mais pas trop important non plus, la technologie n’étant pour l’instant que très peu présente sur les tunnels de lavage.
 


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