À Cordes-sur-Ciel, une zone de biodiversité tisse des liens entre générations
Publié le Mardi 7 Octobre 2025 à 11:34
À l’EHPAD La Mazière de Cordes-sur-Ciel, dans le Tarn, une zone dédiée à la biodiversité a vu le jour ces dernières semaines. Fruit d’un partenariat entre l’établissement, l’association Chicken Paradise 81, les habitants du quartier et les enfants du centre de loisirs, ce projet singulier et ambitieux fédère toutes les générations autour du vivant.
« Nous étions plusieurs voisins sans jardin. L’idée de partager un poulailler est née, et l’EHPAD a accepté que nous l’installions sur son terrain », raconte Delphine Doucet, présidente de l’association Chicken Paradise 81, qui œuvre pour l’implantation de poulaillers collectifs dans le Tarn. L’association a déjà installé quatre poulaillers dans des établissements scolaires et EHPAD du territoire, mais celui de La Mazière a pris une dimension particulière. Très vite, les résidents s’attachent aux animaux, repeignent le poulailler en château fort, choisissent des prénoms pour les poules et leur rendent régulièrement visite.
Cet enthousiasme a donné naissance à une ambition nouvelle : créer un véritable lieu partagé autour de la nature. Sur un terrain en pente, la future « zone de biodiversité » nécessite plusieurs aménagements, à commencer par la fabrication de jardinières. « Nous voulions planter du thym, de la menthe, de la lavande, des arbres fruitiers... Créer un espace vivant, même si l’ensemble n’est pas facilement accessible à tous les résidents », précise Delphine Doucet.
Un projet qui peut encore évoluer
Financé par le pôle territorial de l’Albigeois et des Bastides, ainsi que par la Fondation « Coup de pousse », le projet prend forme au printemps 2025, pendant les vacances d’avril. Quatre ateliers intergénérationnels sont organisés, voyant les enfants du centre de loisirs et les résidents de l’EHPAD fabriquer ensemble des hôtels à insectes, peindre des cabanes à oiseaux ou semer des eurs mellifères. Chaque atelier se termine par un goûter par- tagé, riche en échanges. « Ces moments étaient précieux. Une résidente racontait par exemple qu’elle n’avait pas de peinture à l’école. Les enfants étaient stupéfaits », se souvient Delphine Doucet en souriant.
Au-delà du lien social, le projet a des retombées écologiques et concrètes. Les poules, par exemple, aident à valoriser les déchets alimentaires de l’EHPAD. Et les perspectives ne manquent pas : fabrication de sirop de menthe maison, observa- tion des oiseaux, suivi des insectes... Les idées fusent, qu’elles s’adressent aux plus jeunes, aux aînés, ou dans le cadre de futurs ateliers partagés. «
C’est un projet vivant, ouvert, qui donne envie de faire ensemble », résume Delphine Doucet. Ce premier pas vers plus de nature et de partage n’est donc qu’un début : d’autres initiatives sont déjà en germination, portées par l’élan collectif d’un quartier qui compte bien faire vivre ce lien entre générations.
> Article paru dans Ehpadia #40, édition de juin 2025, à lire ici
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