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PLFSS 2026 : "un budget à rebours des trajectoires envisagées pour le grand âge"


Publié le Mardi 21 Octobre 2025 à 10:05

Communiqué de presse de la FNAQPA (Fédération Nationale Avenir et Qualité de Vie des Personnes Âgées).


La FNAQPA (Fédération Nationale Avenir et Qualité de Vie des Personnes Âgées) a assisté le 20 octobre à la réunion de présentation du Projet de Loi de Finances (PLF) et du Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) pour 2026, organisée par le cabinet ministériel de Madame Charlotte Parmentier-Lecoq.
 
La Fédération reconnaît le maintien de certaines mesures, malgré un contexte économique contraint : des enveloppes sont prévues pour la création de places en établissements et dans les SSIAD, pour l’amélioration des taux d’encadrement, ainsi que 235 millions d’euros d’aide à l’investissement. Ces mesures ne sauraient cependant masquer la réalité d’un sous-financement historiquement bas des établissements et services.
 
La FNAQPA s’inquiète d’un taux de reconduction des moyens en soins inférieur à 1 %. Un tel niveau ne permettra pas de couvrir les besoins en aide et en soins des personnes accompagnées, ni de faire face à l’augmentation mécanique des charges. Ce budget, bien en deçà des enjeux démographiques et sociaux, ne donne pas les moyens d’assurer un accompagnement digne et humain. Derrière une stratégie d’économies comptables à court terme se cache une perte d’efficience globale majeure : le report de charges sur d’autres branches de la Sécurité sociale, l'aggravation de la perte d’autonomie des personnes accompagnées et la hausse de la sinistralité chez les professionnels. À titre d’exemple, un an d’espérance de vie sans incapacité supplémentaire représenterait une économie de 1,5 milliard d’euros pour l’Assurance maladie, tandis qu’une amélioration des conditions de travail des professionnels pourrait engendrer jusqu’à 800 millions d’euros d’économies, notamment en réduisant un absentéisme équivalent à 6 000 ETP par an.
 
Cette situation est aggravée par l’absence persistante de réforme structurelle du modèle économique des établissements et services. Seuls les SSIAD ont connu une révision récente de leur financement, et voient pourtant leur part en convergence négative augmenter. Ce PLFSS s’éloigne ainsi des priorités pourtant affirmées par l'Etat en juin dernier sur la citoyenneté et l'autonomie des personnes, le renforcement du domicile, la prévention, l'attractivité des métiers et la transformation qualitative des établissements.
 
Un modèle de protection sociale fondé sur la prévention, le libre choix et le respect de l’autonomie des personnes âgées suppose un financement permettant notamment de garantir une présence humaine suffisante. C’est une condition essentielle pour redonner du sens et de l’attractivité aux métiers du grand âge. Or, les engagements actuels de l’Etat ne permettront même pas d’atteindre 0,8 ETP par résident en EHPAD à l’horizon 2030.
 
Enfin, la FNAQPA ne peut soutenir la vaccination obligatoire contre la grippe des résidents en EHPAD. Il est inacceptable que les personnes vivant en établissement développent une citoyenneté différente du reste de la population. Une telle mesure, aussi louable soit-elle sur le plan sanitaire, constituerait une rupture du principe d’égalité.
 
La Fédération appelle l’État à changer de cap, à investir réellement dans la qualité de vie, la prévention et l’autonomie, et à reconnaître enfin la valeur humaine et sociale du grand âge comme une priorité nationale.



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