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Pas de représentant des personnes âgées dans le nouveau gouvernement


Publié le Mercredi 31 Mai 2017 à 17:08

La composition du nouveau gouvernement a été officialisée le mercredi 17 mai. L'absence de Ministre et de Secrétaire d'État représentant les personnes âgées a fait réagir nombre d'acteurs du secteur. Ehpadia livre ici les réactions de quatre organisations.


Les personnes âgées, grandes oubliées du Gouvernement ?

La Fédération nationale des associations de directeurs d’établissements et services pour personnes âgées (FNADEPA) déplore l’absence d’un portefeuille ministériel dédié aux personnes âgées, alors qu’elles représentent 25 % de la population française.

 

Si la FNADEPA prend note de la nomination d’une secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées, elle regrette la disparition d’un secrétariat d’État consacré aux Personnes âgées.

 

La population française vieillit. Compte tenu des enjeux, la FNADEPA espère que le gouvernement prendra à sa juste mesure le défi du vieillissement et qu’il sera prochainement complété par un ministère chargé des Personnes âgées et de l’Autonomie.


12 millions de Français sans Ministre !

L'AD-PA est interloquée de découvrir, à l'annonce du nouveau gouvernement, qu'aucun Ministre, et pas même un Secrétaire d'État, ne représente les retraités et personnes âgées au sein de l'équipe qui va diriger la France.

 

Voici une erreur majeure qui doit être corrigées avant les Élections Législatives.

 

Vouloir soutenir la jeunesse est indispensable pour notre pays mais doit se faire dans le respect de tous les âges, des plus jeunes aux plus âgées.

 

En effet, si être jeune est l'avenir de la France, être vieux est l'avenir de chaque Français.


Les personnes âgées toujours oubliées de la politique. Sont- elles indignes de considération ?

La nomination du nouveau gouvernement confirme le peu d’intérêt que les personnes âgées suscitent alors qu'elles ont déjà été ignorées pendant la campagne électorale. Pas de secrétariat d’Etat dédié.

 

Cette indifférence de la part du Président de la République comme du Premier Ministre (qui pourtant aiment à citer leurs grands parents) est inquiétante mais reflète hélas la tendance lourde de la société du jeunisme. Les plus de 60 ans (25 % de la population dont 13% de plus de 70 ans) ne doivent pas perturber la dynamique en marche.

 

Pour les personnes âgées comme pour de nombreux Français, qui s'estiment "méprisés", l’accès aux soins représente une angoisse. Déserts médicaux, fermetures d'hôpitaux de proximité, séjours limités en soins de suite et réadaptation, retours à domicile prématurés après hospitalisation, transports pour les consultations, etc... La multiplication des maisons de santé n’y amène pas automatiquement des médecins. La télémédecine ne fera pas tout. Elle ne peut fonctionner que si des médecins sont à chaque bout de la chaine.

 

Les établissements médico-sociaux doivent être une priorité. Les contraintes budgétaires pesant sur les établissements ont de lourdes conséquences sur l’accompagnement des résidents. Les conditions de travail dégradées du personnel pèsent aussi sur le quotidien. En même temps, le reste à charge des résidents et de leurs familles est insupportable et conduit des familles à ramener au domicile des personnes âgées en grande perte d’autonomie.

 

Les services à domicile sont aussi en très grande difficulté et le reste à charge des familles est en augmentation constante.

 

« En ce temps-là la vieillesse était une dignité, aujourd’hui elle est une charge » écrivait François de Chateaubriand. La considération due aux personnes âgées n’a hélas pas évolué.


Ministère des Solidarités et de la Santé – Secrétariat d’Etat aux personnes handicapées : la perte d'autonomie oubliée ?

France Alzheimer et maladies apparentées saluait l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron, et lui rappelait, à cette occasion, ses promesses de campagne en matière de santé. France Alzheimer, porte-parole de 3 millions de personnes concernées par la maladie, prend acte des nominations du Pr Agnès Buzyn à la tête du ministère des Solidarités et de la Santé, et de Sophie Cluzel au secrétariat d’Etat aux Personnes handicapées. Les nominations de ces deux expertes suscitent, malgré tout, des interrogations.

 

Sa nomination fut une surprise. Une « bonne surprise » si l’on considère le parcours d’Agnès Buzyn entre pratique clinique hospitalière et direction ou présidence d’institutions publiques. L’Association se réjouit également de la nomination de Sophie Cluzel, au parcours tout aussi exemplaire, comme secrétaire d’Etat aux Personnes handicapées. France Alzheimer et maladies apparentées se félicite du rattachement direct de ce secrétariat d’Etat au Premier ministre, et non plus au ministre de la Santé. Cette relation directe au chef du Gouvernement témoigne en effet de la volonté du président de la République de faire du handicap une priorité de son quinquennat.

 

Cette double nomination interroge cependant : pourquoi avoir affranchi les nouveaux ministère et secrétariat d’Etat des termes « personnes âgées » et « perte d'autonomie » ? Deux termes qui avaient toute leur place dans les gouvernements précédents, un secrétariat d’Etat leur étant jusqu’ici dédié. Les personnes atteintes par la maladie d’Alzheimer ou une pathologie apparentée relèveront-elles désormais du secrétariat d’Etat aux Personnes handicapées ? Dans l’affirmative, cela préfigure-t-il de la suppression de la barrière d’âge de 60 ans délimitant aujourd’hui le champ du handicap et de la perte d’autonomie, et les différences de prise en charge inhérentes ? Les enjeux liés à la perte d’autonomie des personnes âgées sont-ils au contraire agrégés aux « Solidarités » ? Dans ce cas, pourquoi leur accorder une importance moindre compte tenu des enjeux majeurs que pose le phénomène pour les années à venir ?

 

Plus que jamais, les mots ont un sens et sont de profonds révélateurs de la vision qu’ont les responsables de l’organisation du système de soins. D’où l’importance de réponses précises.

 

Compte tenu des enjeux soulevés par l’augmentation, dans les années à venir, du nombre de personnes malades d’Alzheimer ou d’une pathologie apparentées (1 personne sur 4 de plus de 65 ans en 2020), il y a urgence à prendre des décisions politiques fortes et à agir.

 

France Alzheimer et maladies apparentées a d’ores et déjà identifié des chantiers prioritaires sur lesquels elle attend que des mesures soient rapidement mises en oeuvre. C’est le cas par exemple du renforcement du soutien aux aidants de personnes malades, objectif qui figurait d’ailleurs dans le programme de campagne d’Emmanuel Macron.



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