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Ehpadia, le magazine des dirigeants d'EHPAD
Blanchisserie

À Stenay, une blanchisserie d’EHPAD autonome et ouverte vers l’extérieur


Publié le Mardi 24 Juin 2025 à 10:57

À Stenay, dans le nord de la Meuse, l’EHPAD Jean Guillot a pris un virage décisif dans la gestion de son linge. Depuis janvier 2023, l’établissement traite l’intégralité de son linge en interne, après avoir investi dans un nouveau bâtiment et des équipements modernes. Une évolution qui ouvre également la porte à des prestations destinées aux particuliers et aux gîtes locaux.


Situé à quelques kilomètres de la frontière belge, l’EHPAD Jean Guillot de Stenay accueille ses résidents dans quatre bâtiments proches du centre-ville de cette commune d’un peu plus de 2 400 habitants. L’établissement public de 149 lits en hébergement complet, dispose également de trois places d’accueil temporaire, d’une place d’accueil de jour et d’un pôle d’activités et de soins adaptés (PASA) de 14 places. Quel que soit leur type d’hébergement, tous les résidents bénéficient d’un service de blanchisserie interne qui traite chaque semaine 1,8 tonne de linge, en majorité issue de l’EHPAD.

Un traitement complet du linge depuis 2023

Pour répondre à cette charge, l’établissement a investi il y a quelques années dans un nouveau bâtiment et de nouveaux équipements. « Entre 2022 et 2023, la lingerie, autrefois située sur notre site principal, a été délocalisée dans la zone d’activité des Cailloux, située à seulement 2 km », se souvient Sandie Aufranc, attachée d’administration hospitalière en charge de la blanchisserie.

Le 9 janvier 2023, la nouvelle blanchisserie est ouverte, marquant un tournant dans l’organisation de l’établissement. Car, si le linge des résidents était déjà traité en interne, ce n’était pas le cas du linge plat, qui était sous-traité. « Aujourd’hui nous traitons tout le linge en interne », insiste Corinne Paris, la directrice de l’EHPAD Jean Guillot. Un objectif qui avait justifié la création de la nouvelle lingerie, afin que l’établissement puisse être totalement autonome dans la gestion de son linge.

Nouvelles machines, nouvelle organisation

Mais cette restructuration a apporté d’autres bénéfices. Désormais, six agents travaillent quotidiennement dans ce nouveau bâtiment de 350 m2, conçu pour optimiser les conditions de travail. « Ce nouvel espace comprend une zone sale, une zone propre, une salle de couture, des vestiaires, une salle de pause et une cuisine », résume Sandie Aufranc. Trois machines aseptiques, l’une de 38 kg à double tambour, l’autre de 38 kg et une dernière de 26 kg, y ont été installées. « Le transfert de la blanchisserie nous a également conduits à acquérir un véhicule spécifique, une camionnette avec hayon, pour assurer le transport du linge sale et propre », ajoute-t-elle. Chaque matin, la blanchisserie reçoit le linge à traiter, le camion effectuant une rotation quotidienne entre le site principal et la lingerie. « Le vendredi, une deuxième rotation est mise en place pour éviter l’accumulation du linge dans les services de soins durant le week-end, puisque la blanchisserie n’est ouverte que du lundi au vendredi », précise Sandie Aufranc.

Cette nouvelle organisation a aussi nécessité une adaptation des équipes, notamment pour l’apprentissage de nouveaux matériels, comme les calandres, les mannequins de repassage ou le topper. « L’équipe est passée de quatre à six agents. Nous avons recruté en interne des salariés de l’EHPAD motivés par cette évolution », souligne Corinne Paris. À noter parmi l’équipe en place, la présence d’une employée titulaire d’un CAP couture qui apporte son savoir-faire en effectuant des retouches et divers travaux : « Elle réalise des ourlets, recoud des boutons, adapte certains vêtements en créant par exemple une ouverture dans le dos, et participe au développement professionnel de ses collègues en les initiant aux travaux de couture », ajoute Sandie Aufranc.

Des prestations à destination des particuliers…

Si les prestations de couture restent réservées aux résidents, d’autres services sont ouverts à l’extérieur. Sans communication particulière, plusieurs gîtes locaux ont commencé à solliciter la blanchisserie pour le lavage de leur linge plat et de leurs couettes. « Le bouche-à-oreille a suffi pour que cinq gîtes nous confient aujourd’hui leur linge. C’est une activité annexe, qui en outre fluctue selon les saisons. Mais elle nous assure des revenus supplémentaires », note Corinne Paris.

La lingerie propose également ses services aux particuliers, notamment pour le lavage et le séchage des couettes, ou le marquage du linge. « En 2024, nous avons assuré une trentaine de prestations de lavage de couettes pour des particuliers », indique Sandie Aufranc. Là encore, la demande provient essentiellement de salariés de l’EHPAD, de familles de résidents et d’habitants de Stenay, informés par le bouche-à-oreille. « Nous n’avons encore fait aucune communication officielle à ce sujet », précise Corinne Paris.

… et à développer

À l’avenir, l’EHPAD Jean Guillot espère élargir encore son offre. « Pourquoi ne pas travailler avec des hôtels des environs ? », imagine la directrice. Elle reste cependant prudente : « Comme dans toute blanchisserie, il existe un seuil que nous ne pouvons pas dépasser sans augmenter nos capacités en machines et en personnel ».

Actuellement, deux machines sont en fonction, une troisième est en réparation, et un quatrième emplacement est disponible pour une future machine. « Nous pourrions prendre en charge jusqu’à 3 tonnes par semaine, voire atteindre 3,5 tonnes si nous disposons de quatre machines en activité », estime Sandie Aufranc. Mais chaque étape doit être maîtrisée. « Cela ne se fera pas du jour au lendemain. Notre priorité est de maintenir l’équilibre financier de la structure », abonde Corinne Paris, qui espère néanmoins trouver ainsi des sources de recettes supplémentaires pour l’EHPAD Jean Guillot, devenu un acteur clé du territoire grâce à ces nouveaux services et à cette blanchisserie optimisée.

> Article paru dans Ehpadia #39, édition d’avril 2025, à lire ici 
 

L’EHPAD Jean Guillot, un établissement du GCSMS Meuse

Inspiré du groupement de coopération sanitaire, le Groupement de coopération sociale et médico-sociale (GCSMS) Meuse fédère 13 EHPAD et SSIAD – soit un total de 1 336 lits et places –, leur permettant d’unir leurs forces afin de favoriser leur coordination. Il vient, à cet égard, compléter la palette d’outils qui existait jusque-là en matière de coopération, tels que les groupements d’intérêt économique (GIE) ou les groupements d’intérêt public (GIP). Ses membres partagent des valeurs communes, s’engageant notamment à offrir à leurs résidents un accompagnement de qualité, tout en prenant soin de leurs salariés. Initiant, développant et mettant en œuvre des actions et des démarches innovantes dans le domaine des personnes âgées dépendantes, le GCSMS Meuse a à cœur de restaurer l’image des EHPAD, en favorisant un réel engagement de la part de toutes les équipes. Certifié Qualiopi organisme de formation, le groupement propose notamment pour cela un catalogue de formation adapté aux besoins des établissements partenaires.

Les EHPAD membres du GCSMS Meuse : EHPAD Victor Bonal (Bouligny), EHPAD d’Argonne (Clermont-en-Argonne, Montfaucon d’Argonne et Varennes-en-Argonne), EHPAD Eugénie (Dun-sur-Meuse), EHPAD Lataye (Étain), EHPAD Saint-Charles (Gondrecourt-le-Château), EHPAD Résidence de La Plaisance (Ligny-en-Barrois), EHPAD de Spincourt, EHPAD Jean Guillot (Stenay) et EHPAD Vallée de la Meuse (Vaucouleurs et Void-Vacon).