D’ici 2030, un Français sur trois aura plus de 60 ans. Pour faire face à ce défi démographique, le gouvernement a lancé hier la Conférence nationale de l’autonomie (CNA). Prévue par la loi "Bien vieillir" d’avril 2024, cette instance stratégique veut structurer les actions de prévention de la perte d’autonomie autour d’une gouvernance "claire" et "partagée".
Pilotée par les ministres de la Santé et de l’Autonomie, et animée techniquement par la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA), la CNA rassemble collectivités, professionnels, associations, chercheurs, usagers et partenaires sociaux. Elle vise à sortir de la logique de "silos" et à doter le secteur "d’une véritable stratégie collective et nationale, fondée sur la science, avec des indicateurs et une vision de long terme".
Car le constat est clair : "40 % des situations de dépendance pour- raient être retardées — voire évitées — grâce à des actions simples et scientifiquement validées : nutrition, activité physique, adaptation du logement, repérage précoce des fragilités, prévention des chutes..." Pourtant, ces actions restent méconnues et inégalement accessibles selon les territoires. Le nouveau cadre de la CNA ambitionne de mieux prévenir la perte d'autonomie en réduisant notamment ses inégalités.
Mais ce n'est là que l'un des quatre "défis" de cette conférence qui compte aussi "mieux coordonner les acteurs", "évaluer l'impact" et "orienter les moyens". La question du morcellement du financement est ici posée, la CNA souhaitant ici "renforcer la coordination de ces financements en dotant la prévention de la perte d’autonomie d’une feuille de route partagée, fondée sur le consensus scientifique et l’adaptation aux besoins des personnes âgées".