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Téléconsultations : quelles conditions dérogatoires maintenir ?


Publié le Lundi 31 Août 2020 à 09:22

Le 25 juin dernier, à l’occasion de la journée d’action annuelle CATEL Visio, le Collectif Téléconsultation du CATEL a dévoilé ses premiers travaux élaborés sous l’égide de la Société Française de Médecine Générale (SFMG). Se penchant sur les conditions dérogatoires accordées au titre de l’épidémie du Covid-19, il a ainsi formulé des recommandations à l’attention des institutionnels pour un déploiement pérenne et éthique de ces pratiques à l’issue de la crise.


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Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Si la téléconsultation n’était proposée que par 5 000 médecins avant la crise, pas moins de 40 000 praticiens ont sauté le pas pendant le confinement, réalisant plus d’un million d’actes hebdomadaires au mois d’avril, contre moins de 10 000 par semaine début mars. Ce développement exponentiel a donc poussé le CATEL et la SFMG à réunir un groupe d’experts pluridisciplinaire pour tirer les enseignements des usages mis en œuvre durant cette période exceptionnelle et formuler un certain nombre de recommandations.

Revue de détails

Le Collectif est ainsi favorable au maintien de la primo-consultation à distance dans certains cas de figure, comme la préparation d’un rendez-vous en présentiel, l’incertitude d’un diagnostic ou l’indisponibilité du médecin traitant, mais aussi en alternative d’un recours en urgence en-dehors des urgences vitales ou pour les spécialités non tenues au parcours de soins coordonné. Il préconise toutefois un meilleur partage des informations médicales en amont du rendez-vous, par exemple à travers le DMP. 

En ce qui concerne la souplesse accordée à titre dérogatoire sur les moyens techniques pouvant être utilisés pour réaliser ces actes, les experts sont favorables à l’autorisation des téléconsultations par téléphone. Ils proposent en revanche de ne pas maintenir l’autorisation des outils grands publics, non sécurisés et/ou non traçables. De la même manière, ils n’estiment pas pertinent le maintien d’un remboursement systématique des téléconsultations à 100 %. Enfin, pour ce qui est du renforcement du télésoin et de son accès à de nouveaux professionnels, le Collectif souhaite non seulement le maintenir, mais aussi l’élargir à l’ensemble des professionnels paramédicaux, en particulier les nutritionnistes, parallèlement à l’élaboration d’indications précises d’usage pour chacune des filières concernées. 

À ces quatre recommandations principales, le groupe expert en ajoute trois autres : développer les téléconsultations assistées, en particulier pour les téléconsultations de spécialités, promouvoir la conformité des solutions avec le « Référentiel fonctionnel socle d’un SI de télémédecine » pour faciliter leur interopérabilité avec les autres outils utilisés par les professionnels de santé, et travailler sur l’égalité d’accès des patients à la téléconsultation.

Favorablement accueillies durant CATEL Visio, ces recommandations ont été présentées fin juillet au groupe d’étude « Santé et Numérique » de l’Assemblée Nationale. Elles ont été accueillies avec attention, en permettant une compréhension encore plus fine des enjeux et des besoins du terrain pour un développement efficace et intelligent de ces pratiques au service des populations. Le Collectif Téléconsultation travaille désormais à ses prochaines publications, à savoir la définition des indications médicales de la téléconsultation selon les filières et les cas d’usage, et l’observation détaillée des pratiques et leur comparaison avec les usages en vigueur dans les autres pays, afin d’en tirer des enseignements plus précis.

* Les recommandations du Collectif Téléconsultations sont à découvrir sur le site www.teleconsultez.fr.
* Pour suivre l’actualité du CATEL et du Collectif Téléconsultations : https://catel-esante.fr.



Article publié sur le numéro de juillet d'Ehpadia à consulter ici
 



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