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Vers une logique de coordination des parcours


Publié le Lundi 25 Octobre 2021 à 15:32

L’accompagnement au sein des établissements de la Mutuelle MBV se caractérise par la mise en œuvre des concepts VITAE CLEMENTIA® et VITAE SERENA®. Julien Moreau, son directeur général adjoint, nous en dit plus sur cette approche mise à mal par la crise sanitaire et amenée à évoluer pour mieux répondre aux enjeux du secteur.


Julien Moreau, directeur général adjoint de la Mutuelle MBV. ©DR
Quel a été l’impact de la pandémie sur l’accompagnement au sein de vos établissements ?
Julien Moreau : La pandémie nous a imposé la mise en place d’une organisation « sanitarisée », à l’opposé de notre concept VITAE CLEMENTIA®, fondement des valeurs de MBV depuis plus de 15 ans. Pour rappel, ce dernier entend placer le résident au centre de notre dispositif et nous incite à tout mettre en œuvre pour que, malgré les normes et contraintes auxquelles nous sommes assujettis, le poids du collectif pèse le moins possible sur sa vie quotidienne. Nos établissements, particulièrement ouverts sur l’extérieur, offrent par exemple des horaires de visites et de sorties extrêmement libres. Par essence, la crise sanitaire est venue mettre à mal cette approche, même si nos équipes ont su faire preuve d’un grand engagement et de réactivité pour tenter de continuer à respecter au mieux le libre-choix de chacun de nos résidents.

Quels enseignements en tirez-vous ?
Cette situation nous a confortés dans certains de nos choix, comme celui d’entretenir la plus grande transparence vis-à-vis de nos salariés, de nos résidents et de leurs familles. Elle a également amené de nouvelles réflexions sur la conception-même de nos établissements. Si nous avions jusque-là tendance à favoriser une multitude de lieux de vie collectifs, nous réfléchissons désormais à proposer des chambres de taille beaucoup plus significative et aux capacités d’individualisation accrues. Les espaces communs, moins nombreux, auraient quant à eux vocation à plus de modularité pour s’adapter à la vie de nos résidences. Enfin, la crise sanitaire a fini de nous convaincre de la nécessité de faire évoluer nos concepts historiques pour les faire correspondre aux enjeux du moment, que ce soit en termes d’attractivité des métiers ou d’ouverture sur les territoires, au travers des réseaux gérontologiques de proximité.

Est-ce là votre vision de l’avenir des EHPAD ?
Oui, nous nous orientons désormais vers une logique de coordination des parcours… Une dynamique que nous avons commencé à lancer au travers de différentes expérimentations, telle celle de Dispositif Renforcé de soutien Au Domicile (DRAD), que nous menons avec 29 autres groupes mutualistes, et qui s’inscrit dans le cadre de l’article 51*. Nous pensons d’ailleurs que ce type d’évolution devra être inscrit dans la future loi grand âge.

Un mot pour conclure ?
Il existe des EHPAD partout en France et il serait dommage de les cantonner à un rôle d’hébergement permanent, alors même qu’ils concentrent une multitude de compétences et d’expertises qu’ils pourraient mobiliser au service des personnes âgées de leurs territoires. Étant également à la tête de SAAD et de SSIAD, nous savons bien que l’opposition entre domicile et EHPAD n’a désormais plus beaucoup de sens. Les résidences autonomie auront elles aussi un rôle à jouer. Nous percevons nos établissements comme faisant partie d’un écosystème, et tout l’enjeu sera désormais de trouver des transversalités dans les modalités d’accompagnement, d’apporter des réponses collaboratives aux usagers, à l’opposé des approches en silo actuelles.
 
*Issu de la Loi de Financement de la Sécurité Sociale 2018.

Article publié dans le numéro de juillet d'Ehpadia à consulter ici



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