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Acteurs essentiels de l’amélioration des soins, les Infirmiers en pratique avancée (IPA) alertent sur leurs difficultés à exister


Publié le Lundi 11 Avril 2022 à 11:53

Trois ans après la création de la profession d’Infirmier en Pratique Avancée (IPA) et dans le cadre de la campagne pour l’élection présidentielle et les élections législatives, l’Union Nationale des Infirmiers en Pratique Avancée (UNIPA) alerte sur le manque de moyens mis en place pour installer et pérenniser cette nouvelle profession innovante et indispensable pour le système de santé.


La profession d’IPA est l’un des leviers pour participer à la transformation du système de santé et faciliter l’accès au soin. Le développement de l’accès direct aux IPA, prévu dans la mesure 6 du Ségur de la Santé, est notamment présenté comme une solution pour répondre aux grands enjeux de santé publique auxquels notre système est confronté.

Mais, les moyens attendus n’ont pas été mis en place pour développer et pérenniser de façon satisfaisante cette nouvelle profession. À titre d’exemple, quand les IPA ont commencé leur nouvelle activité à l’été 2019, l’objectif était d’en former 5 000 avant la fin de la mandature en 2022. Cet été, ils seront seulement 1700 diplômés.

Les territoires proposent pourtant une offre de formation de proximité. A ce jour, 27 universités sont accréditées pour dispenser la formation. Pour la prochaine année universitaire, les territoires ultra marins devraient venir compléter l’offre de formation.

Tous les acteurs se sont donc mobilisés pour répondre aux enjeux de formation de cette profession qui est un levier majeur de la performance de notre système de santé.

Aujourd’hui, l’UNIPA demande trois avancées majeures et indispensable pour permettre à la profession de se développer, de se pérenniser et d’être véritablement reconnue.
 

Un cadre législatif cohérent qui permette l’accès direct à la population et la primo-prescription pour les IPA

L’accès direct réduirait les inégalités sociales de santé, favoriserait l’éducation à la santé et permettrait de développer la prévention et la promotion de la santé.

La primo-prescription par les IPA améliorerait la fluidité des parcours de soins et allégerait le recours au médecin référent : la prescription médicale de transport, de compléments= nutritionnels oraux, de soins infirmiers, d’activité physique adaptée sont autant d’outils indispensables aux IPA pour réaliser leurs missions de suivi des patients qui leur sont confiés et pour assurer des soins de qualité.
 

Un modèle économique attractif pour permettre le déploiement de la profession sur le territoire

La nouvelle prime spéciale pour les IPA de la fonction publique hospitalière a vu le jour grâce à la mobilisation de tous. Elle sera versée à partir du 1er avril 2022. C’est une première avancée dans l’amélioration des régimes indemnitaires.

Cependant, cette prime ne compense pas l’insuffisance des grilles indiciaires des IPA qui conduit à une non reconnaissance des compétences et des responsabilités élargies. Le récent rapport de l’Inspection générale des Affaires sociales alerte d’ailleurs sur la nécessité de rémunérer les IPA à leur juste valeur. À titre d’exemple, à l’étranger l’augmentation moyenne de salaire entre un infirmier en soins généraux et un IPA est de 40% : cela valorise la formation et les responsabilités nouvelles assumées par les IPA.

Le Ministre Olivier Véran s’était engagé auprès de l’UNIPA et du Conseil National Professionnel des IPA en faveur de l’attribution d’une nouvelle bonification indiciaire (NBI). Aujourd’hui elle n’est toujours pas mise en place.

Les négociations conventionnelles pour les libéraux ont débuté le 8 février 2022 et doivent se poursuivre en avril. Les partenaires sociaux et la CNAM ont la responsabilité de modifier l’avenant de manière à permettre la valorisation l’activité des IPA pour un déploiement en soins primaires effectifs.

Les grilles indiciaires de la fonction publique territoriale ne sont toujours pas parues, malgré de multiples relances de l’UNIPA. Les IPA sont donc rémunérés sur la grille d’infirmiers en soins généraux.

De même, l’activité des IPA dans les établissements privés tarde à être correctement valorisée car des textes réglementaires doivent évoluer pour reconnaitre ce nouveau rôle.
 

Une structuration cohérente de la profession pour l’ancrer dans le système de santé

La pérennisation de la profession a besoin :
• De l’instauration d’une formation universitaire homogène sur tout le territoire national ;
• D’une véritable représentativité des IPA dans le cadre des concertations qui les concernent. Leur identité professionnelle doit pouvoir exister ;
• D’une communication nationale pour clarifier le rôle et les missions des IPA auprès des professionnels de santé et de la population.

L’UNIPA attend des actes essentiels des pouvoirs publics et des décideurs pour relever les défis des enjeux de santé à venir.
 



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