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L'Icam, école d’ingénieurs, chef de file de “Co-bien”, un projet européen qui vise à lutter contre l'isolement des seniors


Publié le Mercredi 5 Février 2025 à 14:34

L'Icam site de Toulouse pilote le projet transfrontalier Co-bien (Connectés pour un bien-être intégral) : une initiative ambitieuse qui vise à combattre la solitude des personnes âgées dans les régions pyrénéennes franco-espagnoles. Le défi consiste à utiliser des technologies intégrées dans un meuble connecté pour encourager et développer les interactions sociales des seniors, luttant ainsi contre leur isolement.


Le premier livrable important du projet, l’Indicateur de Connexion Sociale (ICSO) permet de suivre l’état de santé sociale d’une personne âgée grâce à la prise en compte de ses interactions avec le monde extérieur. Il sera présenté ce jeudi 23 février après-midi lors d’un séminaire organisé par les lycéens de l'Insitut Père Borrell de Puigcerdà associés au projet Co-bien ; le tout en présence de Simona D’Attanasio, chercheuse-enseignante à l’Icam et coordinatrice du projet. 

Un projet transfrontalier et collaboratif

Financé par l'Union européenne via le programme Interreg POCTEFA, le projet Co-bien bénéficie d'un budget total d’un peu plus de 1,3 million d’euros, dont 60% de fonds FEDER (Fonds Européen de Développement Régional). Il a démarré au mois de février 2024 et devrait être finalisé début 2027.
 
L'Icam site de Toulouse est le chef de file de ce projet qui rassemble 16 partenaires (centres de recherche et universités, entreprises, institutions publiques, professionnels de santé, associations et lycéens). Co-bien souhaite faire de la dynamique intergénérationnelle une réponse au manque de liens sociaux dont souffrent les personnes âgées.
 
Le projet Co-bien se structure autour de 3 axes majeurs :
  1. Développer un Indicateur de Connexion Sociale (ICSO)
  2. Concevoir un meuble connecté à un portail social sécurisé 
  3. Promouvoir des liens intergénérationnels via la création d’une association étudiante 
 
L’ICSO combine des mesures subjectives (perceptions sociales) et objectives (interactions physiques avec le mobilier) pour un suivi multidimensionnel de la connectivité sociale. Cela permet une intervention proactive et un suivi en temps réel”, précise Simona D’Attanasio, chercheuse-enseignante à l’Icam.
 
L’Indice de Connexion Sociale (ICSO) intègre deux critères principaux pour évaluer la connectivité sociale chez les personnes âgées :
  1. Composante stable (CS) : L’ICSO mesure des aspects durables de l’interaction utilisateur-environnement, comme la solitude, l’isolement social et la familiarité avec les outils technologiques.
  2. Composante variable (CV) : L’ICSO évalue l’interaction utilisateur-meuble, notamment via des activités directes et indirectes mesurées par des capteurs, comme la loquacité et la mobilité.

L’amélioration du bien-être des personnes âgées, une nécessité

Le projet Co-bien adopte la méthode de co-design, centré sur l'utilisateur. Plusieurs ateliers ont été organisés avec des seniors pour mieux comprendre les besoins des seniors. 
 
Un doctorant et 12 étudiants en master français et espagnols ont été mobilisés aux côtés des chercheurs dans l’organisation de 37 ateliers qui ont impliqué plus de 270 personnes âgées, professionnels de santé et bénévoles des associations, dans le territoire transfrontalier des Pyrénées. 
 
Ces ateliers ont permis de mieux comprendre les besoins des seniors. Les informations recueillies aideront à affiner la conception et les caractéristiques du meuble qui leur sera proposé (interactions, matériaux de conception, etc).
 
Il semble prioritaire de proposer, avec la solution Co-bien, des services visant, entre autres, à combattre la peur de déranger, revaloriser les personnes âgées, redonner goût à l’échange, favoriser le lien local et faciliter l’accès à la technologie”, explique Simona D’Attanasio.
 
Les indicateurs recueillis par le meuble connecté serviront, au besoin, à informer/alerter les professionnels pouvant venir en aide aux personnes isolées (départements, structures associatives, mairies, assistantes sociales, etc). Agir et anticiper face aux situations à risque, telle est l'ambition de l’ICSO. Une Charte éthique viendra encadrer tous les choix technologiques qui seront effectués”, explique Simona D’Attanasio.



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