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Les Vieux méritent mieux : un cri national pour faire du vieillissement une priorité


Publié le Vendredi 17 Octobre 2025 à 11:55

Ce jeudi 16 octobre, près de 40 000 personnes se sont mobilisées dans toute la France pour alerter sur l’urgence d’une politique ambitieuse du Grand âge. Aidants, familles, professionnels et personnes âgées ont uni leurs voix pour réclamer à l’État une réforme à la hauteur du défi démographique.


« Les Vieux méritent mieux ! » Le slogan a résonné dans les Ehpad, les services à domicile et jusque dans les rues de nombreuses villes françaises. Pour sa 4ᵉ édition, la mobilisation nationale a rassemblé 39 400 personnes à l’initiative de 20 fédérations et organisations du Grand âge. Rassemblements dans les établissements, conférences de presse, défilés, photos sur les réseaux sociaux : l’opération a pris de l'ampleur.

"Pour autant, les gouvernements repoussent sans cesse la réforme structurelle nécessaire pour accompagner le vieillissement et non le subir. Depuis 2007, tous ont promis une loi ambitieuse sur le Grand âge. En vain. La loi de programmation inscrite dans la loi "Bien vieillir" pour 2024, n’a toujours pas vu le jour", déplorent les organisateurs.

La France vieillit. Et vite. Entre 2020 et 2030, le nombre de 75-84 ans va bondir de 48 %, avant une nouvelle accélération à partir de 2030. En 2050, plus de 5 millions de Français auront plus de 85 ans, contre 2 millions aujourd’hui. Pourtant, la réforme du Grand âge reste au point mort.

"Cette inaction a un coût : humain d’abord, économique ensuite. Le gain d’un an d’espérance de vie sans incapacité permettrait à lui seul à l’Assurance maladie d’économiser environ 1,5 milliard d’euros par an selon la Cour des comptes. De plus, notre secteur en subit déjà les conséquences. Qu’il s’agisse d’Ehpad, de services à domicile ou d’habitats intermédiaires, leur santé financière et RH est critique."


Un plan d’urgence pour un défi de société

Le Collectif du Grand âge appelle l’État à respecter ses engagements républicains et à agir avant qu’il ne soit trop tard.
Ses revendications : "porter l’effort national pour l’accompagnement du grand âge à 1,6 % du PIB – soit 11,5 milliards d’euros supplémentaires par an – afin d’aligner la France sur la moyenne européenne" et "construire une réforme ambitieuse avec une loi de programmation pluriannuelle d’ici fin 2026". Pour le Collectif, cette réforme doit "s’articuler autour de cinq piliers" :

  • "garantir la liberté de choisir son lieu de vie et son accompagnement en fonction de ses besoins",
  • "avoir des professionnels en nombre suffisant, formés et reconnus. A ce titre, 100 000 recrutements supplémentaires seront nécessaires d’ici 2030",
  • "garantir l’accessibilité financière des Ehpad, services à domicile et habitats intermédiaires, afin d’éviter tout renoncement",
  • "renforcer les dispositifs de prévention de la perte d’autonomie et le repérage des fragilités",
  • "adapter les territoires et les infrastructures – transports, logements – au vieillissement."
 

"L’accompagnement du vieillissement de notre pays n’est ni un marqueur partisan ni une querelle d’experts : c’est un choix de société", rappellent les fédérations à l’origine du mouvement.


Le collectif à l'origine de la mobilisation regroupe : la FNADEPA, l'ADEDOM, l'ADMR, l'AD-PA, le CNDEPAH, la FEHAP, la FESP, la FHF, la FNAAFP, la FNAPAEF, la FNAQPA, le GEPSO, la Mutualité française, Nexem, les Petits frères des pauvres, le SYNERPA, l'UNA, l'UNASSI, l'UNCCAS et l'UNIOPSS.



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