Maëlig Le Bayon débute sa carrière en 2012 en tant que responsable des politiques d’accès à l’emploi de la Direction régionale à l’économie, à l’emploi, au travail et à la solidarité de Bretagne (DIRECCTE/DREETS). « Mes missions m’amenaient déjà à être en contact avec le secteur de l’autonomie, et notamment celui du handicap », se souvient celui qui a « toujours été intéressé par ces thématiques » et « plus largement par les politiques sociales ». Diplômé de l’ENA en 2018, il passe alors par le ministère des Armées, où il est adjoint au chef du bureau de la programmation et du pilotage budgétaire, puis chef du bureau de l'exécution budgétaire au sein de la direction des affaires financières du ministère. « Les sujets traités étaient transverses avec, là-aussi, des thématiques liées à l’autonomie et à l’insertion via, entre autres, le sujet des anciens combattants et des blessés de guerre », ajoute le jeune breton, qui découvre de manière « plus importante le spectre de la politique d’autonomie » lorsqu’il rejoint en 2021 le cabinet de Sophie Cluzel, secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées, d’abord comme conseiller budgétaire chargé de la branche autonomie, puis comme directeur adjoint de cabinet.
Animation de politiques publiques...
De juillet 2022 à juillet 2023, il dirige ensuite le cabinet de Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée chargée des Personnes handicapées puis, jusqu’en septembre 2024, celui de Fadila Khattabi, ministre déléguée chargée des Personnes handicapées et des Personnes âgées. Le 16 juillet 2024, Maëlig Le Bayon est nommé directeur de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) en Conseil des ministres. Il prend ses fonctions le 2 septembre, succédant à Virginie Magnant, qui dirigeait l’institution depuis 2019. « Après plus de trois ans passés en cabinet ministériel, je souhaitais me rapprocher de la mise en œuvre des politiques publiques, tout en restant dans le champ de l’autonomie et du social », poursuit-il, en évoquant également l’intérêt de pouvoir travailler sur les différents volets de la CNSA, comme « l’aspect budgétaire propre à une caisse de sécurité sociale et l’accompagnement des politiques publiques de l’autonomie auprès des territoires ».
« Le réseau très particulier de la CNSA, qui inclut de nombreux partenaires dont les Conseils départementaux, les Agences régionales de santé (ARS) ou les Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH), nécessite une animation de politiques publiques tout à fait singulière mais très intéressante, et enrichissante pour tous les acteurs », détaille Maëlig Le Bayon, qui se félicite aussi de la diversité des personnes présentes au sein de l’institution : « Professionnels de la santé, agents administratifs, anciens évaluateurs, anciens directeurs d’établissements… Ces profils font la force de notre caisse qui bénéficie ainsi d’une expertise forte dans de nombreux domaines, alors qu’elle n’est finalement âgée que de quelques années ».
« Le réseau très particulier de la CNSA, qui inclut de nombreux partenaires dont les Conseils départementaux, les Agences régionales de santé (ARS) ou les Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH), nécessite une animation de politiques publiques tout à fait singulière mais très intéressante, et enrichissante pour tous les acteurs », détaille Maëlig Le Bayon, qui se félicite aussi de la diversité des personnes présentes au sein de l’institution : « Professionnels de la santé, agents administratifs, anciens évaluateurs, anciens directeurs d’établissements… Ces profils font la force de notre caisse qui bénéficie ainsi d’une expertise forte dans de nombreux domaines, alors qu’elle n’est finalement âgée que de quelques années ».
… et de nombreux dossiers prioritaires
Ses recrutements finalisés et son organisation consolidée, la CNSA « entre aujourd’hui dans une phase où elle peut pleinement déployer les missions qui lui sont confiées », constate Maëlig Le Bayon. Le nouveau directeur en identifie plusieurs, telles que « la garantie de l’équité territoriale et de l’équité de traitement » avec l’homogénéisation des procédures d’évaluation, mais aussi la mise en place de systèmes informatiques communs pour la gestion de l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA), l’orientation vers les structures d’accueil, ou encore un transfert simplifié des dossiers entre départements.
Concernant l’accompagnement des établissements sociaux et médico-sociaux, il évoque également plusieurs dossiers prioritaires, dont « une attention particulière » portée aux difficultés de financement de ces structures ainsi qu’à la création d’habitats intermédiaires. « Ces espaces charnières entre le domicile et l’EHPAD, ont vocation à se développer dans les prochaines années pour accueillir des personnes moins dépendantes que celles prises en charge en EHPAD, mais qui ne souhaitent pas, ou ne peuvent plus, rester chez elles », explique-t-il.
Concernant l’accompagnement des établissements sociaux et médico-sociaux, il évoque également plusieurs dossiers prioritaires, dont « une attention particulière » portée aux difficultés de financement de ces structures ainsi qu’à la création d’habitats intermédiaires. « Ces espaces charnières entre le domicile et l’EHPAD, ont vocation à se développer dans les prochaines années pour accueillir des personnes moins dépendantes que celles prises en charge en EHPAD, mais qui ne souhaitent pas, ou ne peuvent plus, rester chez elles », explique-t-il.
Des nouveautés pour les EHPAD
Pour ce qui est du cas spécifique des EHPAD, le nouveau directeur identifie là aussi plusieurs axes majeurs de travail. La question du financement, bien sûr, eu égard à une situation budgétaire tendue, mais aussi « un rapprochement avec les ARS », rendu possible par la Loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) 2024, qui a autorisé l’expérimentation de la fusion des sections Soins et Dépendance – dont les modalités, précisées dans la LFSS 2025, ont fait l’objet d’un décret paru le 20 février dernier. « Ces points font partie des chantiers ouverts pour faire évoluer les EHPAD à travers une réflexion élargie, pour tenir notamment compte du modèle économique basé sur la mesure de la charge en soins, du reste à charge et des revenus des résidents, ainsi que de l’inflation qui a touché le secteur de plein fouet », complète le directeur.
Interrogé sur la nécessité d’une loi Grand Âge, Maëlig Le Bayon met en lumière « l’ensemble des mesures prises depuis 2017 : tarif plancher, notation qualité dans les domiciles, augmentation du financement des EHPAD sur les sections soins… Toutes ces avancées auraient fait une très belle loi Grand Âge, si elles avaient été réunies sous un seul texte ». Il n’en reconnaît pas moins l’intérêt d’un texte global, ou du moins des réflexions qu’il permettrait d’ouvrir. « Les bénéfices d’un débat public associant pleinement la population sur les questions relatives au financement de la perte d’autonomie et à la garantie de l’équité de traitement, seraient réellement très intéressants. Ces travaux nous permettraient d’établir une vision d’ensemble qui peut manquer aujourd’hui, pour donner une direction sur le long terme », conclut Maëlig Le Bayon.
> Article paru dans Ehpadia #39, édition d’avril 2025, à lire ici
Interrogé sur la nécessité d’une loi Grand Âge, Maëlig Le Bayon met en lumière « l’ensemble des mesures prises depuis 2017 : tarif plancher, notation qualité dans les domiciles, augmentation du financement des EHPAD sur les sections soins… Toutes ces avancées auraient fait une très belle loi Grand Âge, si elles avaient été réunies sous un seul texte ». Il n’en reconnaît pas moins l’intérêt d’un texte global, ou du moins des réflexions qu’il permettrait d’ouvrir. « Les bénéfices d’un débat public associant pleinement la population sur les questions relatives au financement de la perte d’autonomie et à la garantie de l’équité de traitement, seraient réellement très intéressants. Ces travaux nous permettraient d’établir une vision d’ensemble qui peut manquer aujourd’hui, pour donner une direction sur le long terme », conclut Maëlig Le Bayon.
> Article paru dans Ehpadia #39, édition d’avril 2025, à lire ici