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Usage de la chloroquine chez les personnes âgées, la SFGG alerte


Publié le Lundi 30 Mars 2020 à 14:50

Alors que plusieurs espèrent trouver en la chloroquine un traitement contre le Covid-19, la société française de gériatrie et gérontologie (SFGG) a publié une note de vigilance sur son utilisation chez les patients âgés.


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En raison de l’emballement médiatique concernant l’utilisation de la chloroquine chez les patients atteints d’infection covid19, la Société Française de Gériatrie et Gérontologie (SFGG) tient à rappeler les risques potentiels de la prescription de chloroquine dans la population des patients âgés.

Les données dont nous disposons montrent chez les patients âgés infectés COVID-19 se caractérisent par une fréquence très élevée de pathologies cardiovasculaires, souvent contre-indication à son utilisation, et par une polymédication associée au risque d’interactions médicamenteuses et de cumul de traitements allongeant le QT (inhibiteur de recapture de la sérotonine par exemple).

Risques cardiovasculaires et interactions médicamenteuses

Par ailleurs, l’infection COVID-19 se caractérise par une fréquence importante des complications cardiovasculaires, témoin d’une agression cardiaque directe probable et de conditions thrombogènes (déshydratation, inflammation) favorisant les troubles du rythme. De plus, certaines antibiothérapies proposées dans ce cadre comme l’azithromycine, ont un risque identique d’allongement de QT et leur association représente une situation potentiellement menaçante. Enfin, l’utilisation de la chloroquine, maintenant clairement encadrée, ne doit se faire que dans une structure où peut se faire la surveillance de l’ECG et par une équipe capable d’interpréter les variations du QT.
 
Ainsi, en raison du risque cardiovasculaire très important chez les patients âgés infectés COVID-19, la SFGG ne recommande pas l’utilisation de la chloroquine sans données issues d’études de bonne qualité méthodologique montrant qu’elle n’augmente pas le risque de décès en particulier liés à des arythmies ventriculaires ou mort subites. Si pour des raisons particulières vous êtes dans une obligation morale de vous poser la question d'un éventuel traitement compassionnel, ces contre-indications et précautions d'emploi doivent faire partie de votre discernement éthique.



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