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Lab ISAR, le laboratoire dédié à l’innovation du pôle Saint-Hélier


Publié le Lundi 15 Novembre 2021 à 16:09

Établissement de santé privé d'intérêt collectif (ESPIC), le Pôle Saint-Hélier de Rennes s’est doté en 2016 de « Lab ISAR », pour Laboratoire Innovation Santé Autonomie à Rennes, une structure concentrant de nombreux projets au service des personnes en perte d’autonomie, quel que soit leur âge.


©AP
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Créé il y a maintenant cinq ans, le Lab ISAR multiplie les projets visant à améliorer le quotidien des équipes comme des patients et résidents. Son fondateur, le pôle Saint-Hélier de Rennes, spécialiste de la médecine physique et de la réadaptation, est de longue date, engagé dans la prise en charge du handicap mais aussi dans celle du grand âge : il gère en effet deux EHPAD, la Résidence Saint-Hélier de Rennes, qui compte 92 places dont près de la moitié en unité protégée, et l’EHPAD Angélique Le Sourd à Saint-Jacut-les-Pins, dans le Morbihan, qui totalise 130 places.

« Nous impliquons les usagers dans tous les projets du Lab ISAR. Il est donc tout à fait normal que ces deux établissements soient régulièrement sollicités en matière d’innovation et d’autonomie », confie Laura Bédubourg, responsable Innovation et Formation santé au pôle Saint-Hélier, tout en évoquant un principe de fonctionnement « centré » sur les utilisateurs. « Ceux-ci sont inclus dès la conception, et plus tard dans les phases d’évolution des usages et d’évaluation de l’acceptabilité », poursuit la responsable qui elle-même participe à l’accompagnement des projets mis en œuvre au sein du laboratoire.
 

Un laboratoire pour l’innovation et la recherche

Réunissant Living Lab et Pôle de recherche, le Lab ISAR a été officialisé le 1er janvier 2016. « Il est né d’une volonté de simplification : celle de n’avoir qu’une porte d’entrée pour toute l’innovation, qu’elle soit médicale ou technique », précise-t-elle. Une approche qui a semble-t-il fait ses preuves : le laboratoire compte actuellement neuf études cliniques dont cinq en tant que promoteur, 122 inclusions de patients, cinq publications scientifiques mais aussi cinq projets avec des partenaires industriels ou académiques, dont deux projets de prestations et 150 usagers impliqués.

Ses équipes se répartissent pour leur part entre un volet stratégique composé de professionnels de santé et de personnel administratif, et un volet opérationnel regroupant un coordinateur, un chef de projet, une attachée et deux infirmières de recherche, ainsi que deux ergonomes. « Afin d’assurer, là encore, un attachement complet à la réalité du terrain, les professionnels travaillant au sein du laboratoire, et notamment ceux de l’équipe opérationnelle, n’y sont présents qu’à mi-temps et poursuivent donc leurs pratiques de soins », souligne Laura Bédubourg.
 

Plusieurs types de projets accompagnés

Les modalités d’accompagnement des projets sont quant à elles fonction de leur typologie. Ainsi, en ce qui concerne par exemple le développement d’innovations en partenariat avec des acteurs industriels ou académiques, « nous fonctionnons en général en quatre étapes : l’analyse des besoins, la co-conception, le prototypage et enfin le déploiement en tant que tel », détaille Laura Bédubourg en précisant que « ces projets sont menés selon différents termes », de quelques semaines pour la seule évaluation d’un produit, à plusieurs années pour la mise en point d’une technologie particulière. L’on pourrait citer ici la télé-rééducation à domicile via la réalité virtuelle, la détection du risque de troubles musculo-squelettiques chez les soignants via une caméra de profondeur ou encore l’usage d’exosquelettes sur des personnes présentant des troubles neurodégénératifs, tels que la sclérose en plaques. « Sur un temps plus court, soit environ quatre demi-journées, nous avons par exemple mené une étude monocentrique d’évaluation de la fiabilité et de la validité d’un dispositif de dépistage précoce des escarres chez les patients à risque », poursuit-elle.
 
Laura Bédubourg, responsable Innovation et Formation santé au Pôle Saint-Hélier. ©AP
Laura Bédubourg, responsable Innovation et Formation santé au Pôle Saint-Hélier. ©AP

TyP@d, un projet dédié au grand âge

En multipliant les initiatives et en adaptant les réponses apportées à chaque projet, le Lab ISAR a ainsi pu s’engager dans des chantiers d’envergure comme Serenity, axé sur le maintien à domicile renforcé des personnes âgées, par la suite devenu TyP@d en intégrant des solutions de sécurisation plus transversales, combinant piluliers connectés, capteurs de son intelligents, détecteurs de chutes et systèmes de géolocalisation. Sans surprise, les EHPAD du pôle Saint-Hélier ont été mobilisés pour les essais, ce qui leur a permis d’également bénéficier de certaines innovations, comme les capteurs de son intelligents utilisés dans le cadre de la détection des chutes. « Pour les personnes en perte d’autonomie, les besoins à domicile et en institution sont parfois similaires. Cela est d’autant plus vrai dans le cadre du grand âge. Nos réflexions sont d’ailleurs ici d’avantage globales, sans opposer EHPAD et domicile », précise Laura Bédubourg.

Deux projets pour faciliter l’autonomie des personnes en fauteuil

Dans la même veine, le Lab ISAR a également participé au développement de deux projets portant sur la conduite de fauteuils roulants électriques, l’un via l’installation de capteurs d’aide au maniement et l’autre à travers la formation par simulation en réalité virtuelle. Deux solutions qui ont là aussi été entre autres testées par les EHPAD de Rennes et de Saint-Jacut-les-Pins, fortes de leur vocation à répondre, à terme, aux besoins des personnes à domicile comme en établissement. Le premier, qui consiste plus concrètement à positionner des capteurs tout autour du fauteuil, permet en effet d’éviter les obstacles et de corriger des trajectoires parfois difficiles à maîtriser. Le second, intitulé Adapt, permet quant à lui un apprentissage de la conduite plus facile, plus sûr et plus serein.

« Dans un cas comme dans l’autre, notre objectif est d’assurer un meilleur maintien de l’autonomie, mais aussi un confort et une sécurité accrus pour les usagers comme pour ceux qui croisent leur route », ajoute la responsable. Tous deux dans leurs dernières phases, ils devraient être finalisés au premier semestre 2022. « Pour tous ces projets, le Lab ISAR permet de développer des coopérations et de rencontrer des opérateurs publics ou privés, avec lesquels nous pouvons concevoir des outils bénéfiques aux patients, aux résidents et aux professionnels de santé », conclut Laura Bédubourg, convaincue que cette approche, qui « allie échanges et co-construction » est aujourd’hui « essentielle pour susciter des innovations résolument tournées vers l’usager ».

Article publié dans le numéro d'octobre d'Ehpadia à consulter ici
 



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