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Le GCSMS, un outil de collaboration à l’échelle du territoire


Publié le Mercredi 31 Août 2022 à 11:11

En plein essor, les Groupements de coopération sociale et médico-sociale (GCSMS) offrent un nouveau cadre pour les établissements d’un même territoire. Déjà regroupés en association, les directeurs d’EHPAD meusiens ont fondé en 2018 le GCSMS Meuse, qui a notamment développé un volet formations.


Inspiré des Groupements de coopération sanitaire (GCS), le statut des Groupements de coopération sociale et médico-sociale (GCSMS) est défini juridiquement depuis la loi de 2005 pour l’égalité des droits et des chances des personnes handicapées, tandis qu’un décret de 2006 a fixé les modalités de sa mise en œuvre. Cet outil, qui est donc accessible depuis une quinzaine d’années, s’implante chaque jour un peu plus dans les territoires français. C’est notamment le cas dans la Meuse, où il a été mis en œuvre en 2018 par les établissements publics et privés associatifs du département. « Le GCSMS Meuse n’a pas vocation à se substituer aux établissements, c’est avant tout outil de collaboration et de co-construction », précise Peggy Forêt, directrice de l’EHPAD d’Argonne et administratrice du groupement.

Inscrit dans la continuité de l’Association des directeurs de la Meuse (ADIREM), le GCSMS a très vite trouvé ses marques, reprenant dans un premier temps le fonctionnement et les principes de l’association fondée six ans auparavant. « Au sein de l'association, nous avions pris l'habitude de nous rencontrer pour aborder des points divers, tels que les budgets, le recrutement, l'évolution de carrière des agents, les listes d'admission… Nous avions également structuré un réseau d'animateurs, et dès 2014, les animatrices et animateurs des EHPAD de la Meuse se rencontraient trois fois par an », se souvient Sylvie Bousselet, ancienne administratrice du GCSMS et fondatrice de l’ADIREM.
 

Peggy Forêt, directrice de l’EHPAD d’Argonne. ©DR
Peggy Forêt, directrice de l’EHPAD d’Argonne. ©DR

Le GCSMS face à la crise sanitaire

En 2016, suite à la publication du décret sur la constitution des Groupements hospitaliers de territoire (GHT), les directeurs d’EHPAD du département s’interrogent sur une intégration possible de leurs structures. Finalement, ils décident de fonder leur propre groupement. « Nous voulions alors pouvoir aller plus loin qu’avec l’ADIREM, par exemple répondre aux appels à projets, créer des emplois mutualisés… », poursuit la jeune retraitée qui n’hésite pas à parler de la période associative comme d’une « phase d'apprentissage ». La création du GCSMS a en effet non seulement impliqué des changements financiers, mais elle a également modifié les rapports avec les autres organismes du territoire, en particulier les tutelles. Lors de la crise sanitaire, l’ARS Grand Est a ainsi « privilégié les échanges avec le GCSMS », indiquent les deux responsables. Alors directrice de l’EHPAD d’Argonne et administratrice du GCSMS, Sylvie Bousselet « a fait office de relai avec l’ARS et le département », raconte Peggy Forêt, constatant ici que les EHPAD du département ont été perçus comme « des interlocuteurs fiables et unifiés ».

Outre les EHPAD meusiens, la structure accueille les services et établissements publics d’inclusion et d'accompagnement Argonne Meuse (SEISAMM) pour représenter, au total, 1 520 agents et 1 320 lits et places. Un volume notable, qui permet au GCSMS de bénéficier d’un poids important lors des discussions avec les pouvoirs publics. En termes d’organisation, le groupement bénéficie également d’emplois mutualisés, dont une secrétaire et deux chargés de qualité. « Tous les mois, les adhérents du GCSMS se réunissent autour d'une même table pour travailler sur un projet commun », relate Peggy Forêt, qui tient à le rappeler : « En tant qu'administratrice, je n'ai pas de pouvoir hiérarchique. Mon rôle est davantage tourné vers la représentation et l’articulation de l’ensemble ».
 

Sylvie Bousselet, ancienne administratrice du GCSMS et fondatrice de l’ADIREM. ©DR
Sylvie Bousselet, ancienne administratrice du GCSMS et fondatrice de l’ADIREM. ©DR

La formation, un pan d’action important

Inscrites dans la convention constitutive du groupement, les missions du GCSMS poursuivent les objectifs d’accompagnement des directeurs voulus par l’ADIREM. Le développement de projets communs y est toutefois central, avec par exemple la création d’un site internet, la mise en œuvre d’actions collectives, la création d’un groupement d’achat ou encore le développement d’un plan de formation partagé. Certifié Qualiopi depuis le début de l’année 2022, le GCSMS en a d’ailleurs fait l’un de ses pans d’activité les plus importants. L’objectif ? « Former les agents en interne aux enjeux des établissements meusiens », indique Sylvie Bousselet, évoquant ici un moyen de « renforcer l’attractivité » des métiers et des structures.

En plein développement, le volet formation du GCSMS a notamment été récompensé en juin 2022 pour la création d’une validation des acquis de l'expérience (VAE) hybride aide-soignant (voir encadré). Mais ce n’est pas le seul axe de travail du groupement, qui intervient régulièrement chez ses adhérents en y organisant des activités variées telles que la musicothérapie ou l’activité physique adaptée. « Tous ses projets sont financés par des subventions, les cotisations annuelles ou des aides ponctuelles de la conférence des financeurs », précise Sylvie Bousselet. « Comme dans toutes ses actions, le GCSMS est basé sur la communication, poursuit Peggy Forêt. Les intérêts des établissements peuvent diverger, mais le groupement doit préserver cet esprit commun et collaboratif. La communication y est donc vitale ».

Article publié dans le numéro de juillet d'Ehpadia à consulter ici
 

La VAE hybride aide-soignant, un projet unique

Portée par le GCSMS de la Meuse, la formation par validation des acquis de l'expérience (VAE) hybride aide-soignant a reçu en juin dernier le Grand Prix 2022 de l'Association nationale pour la formation permanente du personnel hospitalier (ANFH). Face à la pénurie d’aides-soignants, les établissements meusiens, en lien l’Agence Régionale de Santé (ARS), le Conseil départemental et l’Institut de formation des aides-soignants (IFAS) de Verdun, ont développé cette formation destinée aux Agents des Services Hospitaliers Qualifiés (ASHQ) justifiant de 1 607 heures dans la fonction d'aide-soignant.

Organisée sur une année scolaire, cette formation hybride, alliant VAE et parcours classique, est construite « de manière individualisée pour le livret 1 et collective pour le livret 2 », explique Sylvie Bousselet. Accompagnés dans la rédaction de leur livret, les professionnels bénéficient également de trois temps de stages réalisés dans des établissements sanitaires et médico-sociaux du territoire. « Nous travaillons également avec Pôle emploi pour sélectionner des demandeurs d'emploi afin qu’ils viennent remplacer nos agents en formation », ajoute l’ancienne administratrice du GCSMS. « Formés en amont à l'exercice en EHPAD, ils bénéficient ensuite d’une expérience qui leur permet de prétendre à intégrer la VAE hybride AS », complète Peggy Forêt. Depuis septembre 2020, trois promotions et plus de 40 agents ont ainsi été formés dans ce cursus qui affiche un taux de réussite de 100 %.
 



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